Depuis plusieurs mois maintenant, nous sommes nombreux à entendre parler d’une hausse du prix du Pass Navigo, qui passerait ainsi de 75,20€ à 90€ par mois. Mais dans un contexte où la régie des transports parisiens peine à faire circuler ses métros et ses bus à l’heure et où l’inflation est au plus haut dans le pays, est-ce vraiment une bonne idée ?
Il y a quelques jours maintenant, l’ancien Premier ministre Jean Castex prenait les rênes de la régie des transports parisiens. Malgré le contexte tendu, le nouveau PDG de la RATP a de grandes ambitions. Lors d’une interview pour le Parisien, il promet même « de rétablir un service de qualité dans un climat social apaisé ».
« J’ai entendu le message des voyageurs et nous allons faire mieux »
Les mots prononcés par l’ancien Premier ministre Jean Castex, il y a quelques jours lorsqu’il a pris les rênes de la RATP.
Aujourd’hui, notre expert Pascal Niffoi revient sur l’article d’Orange/Media Services, et nous parle d’un levier souvent mis de côté, et pourtant indispensable.
L’avis de notre expert en revenue management
Nous avons une bonne nouvelle pour Jean Castex qui prend ses fonctions dans un climat agité. Avec un levier qui ne figure pas dans ses priorités…
Il le reconnaît lui-même :
« Je prends mes fonctions dans un contexte social tendu par la question du pouvoir d’achat, l’inquiétude générée par l’ouverture à la concurrence des bus, les problèmes de ponctualité ».
Il détaille une série de préoccupations : recrutement, attractivité de l’entreprise, bien-être au travail, absentéisme, négociation sur les salaires. Mais aussi de missions de la RATP en tant que service public : ponctualité, sécurité, propreté, qualité de l’information.
Pas grand-chose pour l’instant sur les difficultés budgétaires qui pourraient amener à augmenter les tarifs de 20% en 2023. C’est-à-dire 2 fois plus que l’inflation cumulée 2022-2023.
Difficile de justifier d’une très forte hausse des prix avec un service qui se dégrade. Il existe pourtant un levier efficace et indolore pour les usagers pour augmenter les recettes en limitant la hausse des prix. Il s’agit du Revenue Integrity, levier largement utilisé par les compagnies aériennes pour s’assurer du respect des conditions tarifaires.
Et la première condition, c’est d’avoir un titre de transport… Or, la fraude est massive dans le métro et les bus, avec bon nombre de voyageurs sans ticket. On peut le constater par soi-même : entrées par les portes de sorties, saute-mouton sur les portiques, passages forcés sur le même portique qu’un usager en le serrant de près… Mais aussi l’achat de tickets à tarif réduit sans carte de réduction, ou la pratique bien connue de tous qui consiste à emprunter le pass navigo d’un membre de sa famille… Le gisement de revenu peut-être assez colossal.
N&C a mené plusieurs missions de Revenue Integrity que ce soit chez des compagnies aériennes, des compagnies ferroviaires ou encore des croisiéristes.
Monsieur Castex, prenons le sujet ensemble. L’enjeu financier est important, mais c’est aussi un enjeu de justice sociale. Avec notamment des usagers qui risquent de voir leur tarif augmenter pour financer ceux qui refusent de payer.
Mots-clés : Revenue Integrity, RATP, Jean Castex, Revenue Management, Pascal Niffoi